A bout de courses!

| Une INSTALLATION ARTISTIQUE participative et écologique |

Une prairie de caddies, quoi de plus naturel de nos jours? Paysage quotidien de nos périphéries bitumineuses, il nous intrigue pourtant ici, sur la pelouse régulière du centre ville cadurcien : des centaines de chariots de supermarché de la même variété – caddius roseus – y dessinent un jardin argenté et rose vif saisissant.
Achalandés de mauvaises herbes, de fleurs sauvages et de plantes vagabondes, ces complices de la grande distribution soulèvent l’ambiguïté de notre désir de naturalité :
Le conditionnement organisé de nos plantes voyageuses – trésors de l’histoire du vivant – en vulgaires produits de consommation semble dénoncer la mercantilisation des paysages, de l’espace public et de la cause écologique.
À moins que le végétal ne soit imparablement occupé à reprendre le dessus, en colonisant doucement mais sûrement les cages de métal : d’abord grâce à ses graines inoffensives et à ses fleurs charmeuses, puis par ses tiges et ses feuilles qui bientôt deviendront ronces et lianes invasives, comme un juste retour de la nature.
Du chariot mobile mais pourtant parqué dans son enceinte commerciale stérile, au vagabondage fertile des plantes au gré des vents et des semelles de chaussures, l’installation A bout de courses est un clin d’oeil polémique et poétique au brassage planétaire de Gilles Clément. Elle raconte le voyage, la diversité et le mélange à travers la mise en scène sérielle d’un symbole de la société industrielle.
Tout en s’inscrivant dans une démarche participative et citoyenne, les chariots sont pour ainsi dire l’emblème du festival 2019, installés tel un jardin à la française ou un urbanisme nomade, habillés et animés avec les habitants, les scolaires et les visiteurs : chariot jardin, chariot bar, chariot compost, chariot potager, chariots pédagogiques…

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